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Mettre en place une démarche RSE en établissement de santé, guide pratique

8% des empreintes carbones sont dues aux activités de soins.

Quant aux produits de santé, ils représentent une part prépondérante de ces émissions, dont 20 % attribués aux achats de dispositifs médicaux.

Hôpitaux publics, cliniques privées et cabinets d’imagerie médicale doivent aussi répondre  aux enjeux du développement durable.

Sans oublier le volet social, tourné vers la prise en compte du bien-être des collaborateurs soignants.

Comment faire pour réussir la mise en place d’une démarche RSE ? Suivez le guide et découvrez les piliers pour initier, ou renforcer, une politique RSE dans un établissement de santé.

 

Comprendre la RSE dans le secteur de la santé, hôpitaux, cliniques et cabinets d’imagerie médicale, tous concernés

Le changement climatique implique des changements importants dans le fonctionnement des entreprises.

C’est aussi le cas des établissements de santé, quelle que soit leur taille, sont concernés par la responsabilité sociétale et écologique des entreprises.

Néanmoins, en fonction de la typologie d’établissement, le contexte ne sera pas le même et doit impérativement intégrer dans la mise en place RSE.

Les hôpitaux publics fonctionnent souvent dans un cadre administratif strict ; les cliniques privées cherchent à conjuguer efficacité, attractivité et bientraitance ; les cabinets d’imagerie, plus petits, ont une forte dépendance à l’énergie et aux consommables, mais aussi une proximité plus forte avec les patients.

 

4 bonnes pratiques fondamentales de la RSE dans le secteur de la santé

Pour une meilleure maîtrise des enjeux dans la santé, il est essentiel de veiller à :

 

  1. La gestion des ressources humaines (qualité de vie au travail, bien-être, inclusion, éthique)
  2. L’impact environnemental (maîtrise de la consommation d’énergie et des déchets …)
  3. L’ engagement sociétal (philanthropie, engagement solidaire…)
  4. La gouvernance responsable (éthique, transparence, parties prenantes…)

 

Ce qu’il faut retenir pour sa mise en place en établissement de santé

  • La RSE vise à concilier soin, efficience et durabilité,
  • Chaque structure de santé doit adapter sa stratégie RSE à son contexte,
  • L’intégration des parties prenantes (patients, salariés, fournisseurs) est essentielle.

 

L’exemple du cadre d’engagement RSE des Hospices Civils de Lyon pour réduire leur impact écologique à l’horizon 2030 à l’hôpital.

Les HCL ont, notamment :

  • Réalisé un Bilan Carbone® en 2023, révélant 380 000 tonnes de CO₂ émises en 2021, et ont lancé un plan de décarbonation visant une réduction de 19% des émissions d’ici 2030 ,
  • Mis en place des actions ciblées, comme le programme « Green Bloc » dans les blocs opératoires, permettant d’allier soins et développement durable.

 

Démarche RSE : réaliser un diagnostic clair avec les parties prenantes

Une politique RSE, dans le domaine de la santé comme ailleurs, commence par un état des lieux rigoureux.

Il permet d’identifier les impacts environnementaux des entreprises, les pratiques déjà en place, les attentes internes et externes, ainsi que les opportunités d’amélioration.

Eléments à évaluer avant la mise en place :

  • Consommation d’énergie, d’eau, production de déchets, DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) compris,
  • Conditions de travail, absentéisme, accidents,
  • Politique d’achat, relations avec les fournisseurs,
  • Accessibilité, inclusion, satisfaction des usagers.

Par ailleurs, il est recommandé d’associer les parties prenantes internes de l’hôpital, de la clinique ou du centre d’imagerie médicale (soignants, personnel administratif, direction) et externes (patients, fournisseurs, tutelles) à cette phase.

En effet, c’est un excellent moyen d’obtenir un engagement fort de la part de tous.

D’autant qu’une démarche RSE intègre la responsabilité sociale, le bien-être des salariés étant particulièrement important.

 

RSE en établissement de santé : fixer des objectifs et définir une stratégie réaliste

Une fois le diagnostic posé, il faut définir des buts spécifiques, mesurables, acceptables, réalistes et temporellement définis (méthode SMART).

La politique de responsabilité sociétale des entreprises doit être alignée avec les missions de soin et les moyens de la structure de santé.

Les actions peuvent être hiérarchisées selon leur faisabilité, leur impact et leur visibilité.

Une planification sur plusieurs années permet une mise en place progressive.

Exemples d’objectifs réalistes :

  • Réduire de 10 % la consommation énergétique en deux ans,
  • Réparer le matériel défectueux (comme les sondes ou les échographes) plutôt que de le jeter,
  • Améliorer le tri des déchets dans les services administratifs et hors soins,
  • Intégrer un critère social ou environnemental dans 50 % des achats.

 

RSE : mettre en place des actions concrètes

Le projet doit se traduire par des actions tangibles et visibles, sans nuire à la qualité des soins en établissement de santé.

Une approche par petits projets, portés par différents services de l’entreprise, facilite la mobilisation des salariés.

Domaines d’action possibles :

  • Réduction des consommations (LED, capteurs, GTC),
  • Tri des déchets et sensibilisation au bon usage des DASRI,
  • Achats responsables :  en privilégiant des produits durables, locaux ou réutilisables, on consomme moins mais mieux ; on limite son impact environnemental tout en soutenant une économie plus équitable.
  • Amélioration des conditions de travail (espaces de repos, ergonomie, formation).

 

L’exemple du projet d’IRM verte, MéGadoRe (MEdical GADOlinium REcycling), du centre d’ imagerie médicale de l’hôpital Saint-Louis à Paris :

Le gadolinium, utilisé en IRM, pollue la faune marine car il n’est pas filtré par les stations d’épuration. Pour y remédier, le projet MeGadoRe récupère les résidus non injectés : chaque IRM dispose d’un flacon dédié où ces restes sont collectés, puis envoyés à Brest pour stockage et traitement avant recyclage.

 

Procédure RSE en établissement de santé : s’appuyer sur des outils, normes et bonnes pratiques

Plusieurs référentiels et labels peuvent guider la démarche RSE dans l’univers de la santé.

Ils apportent un cadre, des méthodes et une reconnaissance.

Outils de Responsabilité Sociétale en Entreprise pour la santé

Ce document fournit des outils pratiques et des exemples concrets pour aider les établissements de santé à mettre en œuvre une démarche RSE adaptée à leurs spécificités.

Normes, labels et certifications RSE pour les établissements de santé

  • Norme ISO 26000 est une référence internationale en matière de responsabilité sociétale des organisations.

Elle se distingue par son approche globale de la responsabilité sociétale, intégrant des enjeux spécifiques liés aux établissements de soins (hôpital, clinique, etc…).

  • Norme ISO 13485 est une norme internationale qui définit les exigences du système de management de la qualité (SMQ) pour les dispositifs médicaux.

Spécifiquement conçue pour le secteur médical, elle s’adresse aux fabricants, fournisseurs et distributeurs de dispositifs médicaux.

  • Certification HAS (Haute Autorité de Santé) : c’est une procédure d’évaluation obligatoire pour tous les établissements de santé, publics et privés, visant à améliorer la qualité et la sécurité des soins dans l’entreprise.

Depuis 2020, le référentiel de cette certification intègre des critères RSE, reflétant ainsi l’importance croissante de ces enjeux dans le secteur de la santé.

Mis à jour en 2025, le référentiel met encore plus l’accent sur le développement durable.

  • THQSE (Très Haute Qualité Sanitaire, Sociale et Environnementale) : un label de qualité qui permet d’évaluer les démarches de responsabilité sociétale et santé environnementale des petites et grandes organisations.

 

Pour réussir une démarche RSE, les erreurs à éviter et le pilotage de la démarche

Certaines erreurs peuvent freiner voire discréditer la démarche : objectifs flous, manque de pilotage, absence de communication, déconnexion avec les réalités du terrain.

Un pilotage rigoureux est nécessaire, avec des indicateurs clairs et une gouvernance impliquée. La création d’un comité de pilotage RSE est recommandée.

Exemples de bonnes pratiques de pilotage :

  • Définir un calendrier de mise en œuvre,
  • Suivre les indicateurs chaque trimestre,
  • Communiquer régulièrement les avancées,
  • Valoriser les initiatives des équipes.

 

La RSE appliquée aux établissements de santé : assurer une mise à jour continue et mesurer les résultats

Une démarche de Responsabilité Sociétale des Entreprises est une démarche vivante qui suppose une évaluation régulière et une mise à jour périodique des objectifs.

Cela permet de garder le cap, d’ajuster les actions et de maintenir la dynamique du projet.

Pour évaluer les résultats et la performance des pratiques RSE mises en place, il est important que chaque clinique, cabinet d’imagerie médicale ou hôpital définisse précisément des indicateurs de mesure applicables à ses propres enjeux : activité, capacités, contraintes, objectifs, etc…

 

Exemples d’indicateurs de suivi pertinents :

  • Taux de tri des déchets (hors DASRI),
  • Évolution de la consommation d’énergie,
  • Absentéisme, turnover,
  • Proportion de fournisseurs intégrant des critères RSE.

 

Pour conclure, la mise en place d’une démarche RSE en établissement de santé, cabinet d’imagerie médicale, clinique ou hôpital, est un engagement structurant.

En combinant diagnostic rigoureux, actions ciblées, gouvernance mobilisée et évaluation régulière, chaque structure peut s’inscrire dans une dynamique de transformation positive, au service du soin et du développement durable.

 

Sources : 

https://www.snitem.fr/wp-content/uploads/2023/07/SI-230-Colloque-RSE.pdf

https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2025-01/referentiel_certification_es_qualite_des_soins_version_2025.pdf

https://theshiftproject.org/wp-content/uploads/2023/04/180423-TSP-PTEF-Synthese-Sante_v2.pdf