Au Quebec, la consommation parfois excessive d’amphétamines inquiète. Cela peut aller jusqu’à l’intoxication avec des conséquences graves pour l’organisme et notamment le cœur. Expert de la réparation de sonde ETO, notre laboratoire relaye l’alerte faite à ce sujet par Mario Sénéchal, Directeur du programme d’insuffisance cardiaque et de transplantation cardiaque à l’Institut Universitaire de Cardiologie et de Pneumologie de Québec (IUCPQ).
Prise de conscience !
Le cardiologue tire la sonnette d’alarme et appelle à une prise conscience collective. « C’est un problème de société, c’est un problème de santé publique. Je pense que le message doit être donné aux gens qui consomment, aux gens qui peuvent consulter, aux docteurs qui font le diagnostic d’y penser plus rapidement, mais également au législateur pour qu’il y ait une prise en charge complète de ces patients. Le réseau de la santé doit apporter de l’aide à ces patients« .
Une évolution rapide
Le docteur Dr Mario Sénéchal reconnait que la situation évolue très vite. « Il y a cinq ou dix ans, on n’y pensait pas parce que c’était beaucoup moins prévalent. Maintenant c’est devenu un réflexe. Quand on a un patient âgé de moins de 45 ans et qu’on n’a pas de cause coronarienne, valvulaire, ou familiale, on évoque rapidement la possibilité de consommation d’une drogue, entre autres l’amphétamine« .
De plus en plus fréquent
L’IUCPQ gère au moins un cas par semaine d’insuffisance cardiaque lié aux amphétamines. Désormais ce type précis de patient représente 10% du total de ceux qui ont une insuffisance. Pour Mario Sénéchal : « c’est un fléau !« . Pire, comme il le précise, « ça touche une population qui est très jeune« . Dès la trentaine !
Monsieur et Madame tout-le-monde
Les effets et les conséquences d’une grande consommation d’amphétamines à court et long terme sont connus. Mais qu’en est-il des motivations ? Selon le docteur Sénéchal les consommateurs sont monsieur et madame tout-le-monde. « Le quart des patients le font pour des raisons de performance, comme les étudiants, les gens d’affaires, les personnes au rythme de travail effréné. L’autre quart, ce sont des gens qui ont vécu un événement difficile comme une perte d’emploi ou un deuil. Pour les autres, il s’agit d’une habitude de vie« .
Consommer des amphétamines est d’autant plus facile que le coût de cette drogue est faible. « 20 comprimés pour 8 dollars » affirme Mario Sénéchal.
Pronostic vital engagé
L’insuffisance cardiaque liée aux amphétamines représente un risque réel pour la vie des patients. Si l’arrêt des amphétamines et un traitement peut suffire pour retrouver un cœur en bon état, « la récupération peut prendre plusieurs mois, voire des années » signale Radio Canada. Toutefois en cas d’insuffisance cardiaque terminale, l’implantation d’un cœur mécanique devient obligatoire. D’ailleurs, à propos de ces patients en stade terminal, le docteur Sénéchal fait remarquer que « s’il n’y avait pas eu cette solution ultime, ils seraient tous décédés« .