Aujourd’hui PRS Healthcare souhaite mettre en lumière un lexique concernant l’échographie du premier trimestre de grossesse. Si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est tout à fait normal. Quel est l’objectif de ce lexique ? Par qui a-t-il été rédigé ? Quels sont les termes retenus… Et ceux qui ont été écartés ? Notre entreprise vous explique tout dès maintenant.
Un lexique de l’échographie ? Ca existe déjà !
Ce lexique d’échographie fait partie de ces choses dont on croit qu’elles existent déjà. En réalité, ce n’est pas le cas. En effet, le développement d’un lexique d’échographie commun pour le premier trimestre de la grossesse marque une avancée majeure dans le domaine médical. Celui-ci a été publié simultanément le 27 aout 2024 dans la Revue Radiology et l‘American Journal of Obstetrics & Gynecology.
Ce lexique d’échographie du premier trimestre est organisé en quatre grandes catégories :
- Termes généraux du premier trimestre
- Développement précoce
- Localisation de la grossesse
- Perte de grossesse précoce
Introduction du lexique d’échographie
Comme le précise le lexique lui-même dans son introduction : « L’échographie du début de grossesse est une étude d’imagerie diagnostique courante. Les indications pour un examen échographique du premier trimestre incluent la confirmation de la grossesse, la datation, la visualisation de l’activité cardiaque, les saignements vaginaux, la détermination de l’emplacement et du nombre de grossesses, la douleur pelvienne, les facteurs cliniques et le suivi des résultats d’imagerie antérieurs.
Bien qu’il existe un accord multisociétés sur les directives d’imagerie du premier trimestre et des critères de consensus pour des résultats sonographiques fiables permettant de prédire quelles grossesses ne progresseront pas, il n’y a pas de consensus sur les termes couramment utilisés dans le dossier médical (y compris le rapport d’échographie) et dans la communication avec les patients. De nombreux termes actuellement utilisés ne sont pas explicitement définis, sont utilisés de manière incohérente, ont des implications qui ont évolué au fil du temps ou peuvent être interprétés différemment par les radiologues, les cliniciens et les patients » .
Objectifs
Pour résoudre la problématique évoquée dans son introduction, ce lexique d’échographie poursuit deux principaux buts :
- Que les professionnels de santé se comprennent mieux entre eux.
- Améliorer la communication entre les professionnels de santé et leurs patientes.
Le besoin de ce nouveau lexique d’échographie s’est fait sentir en raison des divergences existantes dans la terminologie utilisée lors des échographies du premier trimestre. A ce sujet d’ailleurs, le premier auteur du lexique, le docteur Shuchi K. Rodgers, professeur de radiologie à la faculté de médecine Sidney Kimmel de l’université Thomas Jefferson de Philadelphie déclare : « de nombreux termes actuellement utilisés sont obsolètes, prêtent à confusion, sont utilisés de manière incohérente ou peuvent être interprétés différemment par les radiologues, les médecins et les patients » .
Exemples
Le docteur Loretta Strachowski, professeur de radiologie, d’imagerie biomédicale, d’obstétrique, de gynécologie et de sciences de la reproduction à l’Université de Californie de San Francisco justifie ces objectifs au moyen de quelques exemples : « nous reconnaissons qu’un langage spécifique dans le dossier médical pourrait être utilisé par des tiers pour nuire à la relation médecin-patient » . Par ailleurs : « Parce que les patients ont un accès rapide à leur dossier médical, nous avons pris en compte les préférences des patients pour et contre certaines terminologies. Le terme « échec de grossesse » n’a jamais été destiné à exprimer un blâme ou une culpabilité, mais il n’a pas plu aux patientes » .
Méthodologie
La Society of Radiologists in Ultrasound ainsi qu’un panel de sociétés scientifiques* s’est réuni entre janvier et juillet 2023. Leur but a été de trouver un consensus sur un langage uniforme. Pour cela ils ont consulté des professionnels de santé ainsi que des patientes. Chaque terme retenu l’a été avec un accord d’au moins 80 %. Ils se sont également mis d’accord sur les termes à éviter. Toutes les sociétés participantes approuvent pleinement ce lexique d’échographie du premier trimestre.
Les termes à retenir
Dans cet esprit d’améliorer la communication inter-professionnels d’une part et entre professionnels/patientes de l’autre, voici quelques exemples retenus.
- Le lexique d’échographie retient le terme « activité cardiaque » et délaisse « mouvement du cœur » et « battement du cœur » . En effet la publication rappelle que : « le développement cardiaque est un processus graduel et que les chambres cardiaques ne sont pas complètement formées au premier trimestre » .
- Les termes « vivant » et « viable » doivent également être évités au premier trimestre.
- En outre, « perte de grossesse précoce » remplace « échec de grossesse » .
Pour aller plus loin
Comme évoqué plus haut, la publication d’un lexique d’échographie du premier trimestre est une « avancée majeure dans le domaine médical » . Mais si celui-ci ne s’applique qu’aux Etats-Unis, nos professionnels de santé français seraient bien inspirés de le lire et de le mettre en pratique. Rappelons que dans l’Hexagone les trois échographies de grossesse, dont celle du premier trimestre, ne sont pas obligatoires mais « recommandées » . D’ailleurs, à quand un lexique d’échographie pour le deuxième et le troisième trimestre ?
* la Society of Abdominal Radiology, l’American College of Radiology, l’American College of Obstetricians and Gynecologists (ACOG), l’American Institute of Ultrasound in Medicine, la Society for Maternal-Fetal Medicine, l’American Society for Reproductive Medicine, la Society of Family Planning, et l’American College of Emergency Physicians