L‘échographie point of care ou dite « au lit du patient » ne cesse de se développer. Elle trouve même une application inattendue avec la guerre en Ukraine. En effet en mai dernier, l’ONG UOSMM a mis en place à Metz, en partenariat avec l’Institut européen de formation en santé (IEF), une formation à la médecine de guerre à l’attention de neuf soignants ukrainiens. Pourquoi ? Notre société experte en réparation de sonde échographique 2D vous l’explique.
La médecine de guerre : c’est quoi ?
« La médecine de guerre, c’est une médecine de tri » explique le Professeur Raphaël Pitti anesthésiste et réanimateur, spécialiste de la médecine d’urgence et de catastrophe. D’ailleurs à ce sujet, le Docteur Igor Deyneka, anesthésiste-réanimateur, à l’hôpital municipal de Rivne en Ukraine précise même que « si beaucoup de victimes arrivent d’un coup, il faudra choisir celui qui va survivre et celui qui doit mourir… C’est ce qu’il y a de plus éprouvant« .
La médecine de guerre, c’est aussi être confronté à des situations inédites auxquelles les professionnels de santé n’ont pas l’habitude. Le Professeur Raphaël Pitti explique : « qu’on est devant quelqu’un qui est en train de perdre la vie. Il saigne. Il s’asphyxie. Qu’est-ce que je fais ? Il faut impérativement que je le stabilise !« . Le Professeur Pitti évoque « des pathologies par explosion, des écrasements de membres, des syndromes d’écrasements… Il y a un certain nombre de pathologie qui sont propres à la situation de guerre« .
Une formation dans quels buts ?
1 – Former vite et bien
Le premier objectif de cette formation est d’apprendre les bons gestes et les bons réflexes. Par exemple :
- Repérer les signes de gravité.
- Quel patient pourra être opéré ou non ?
- Poser une perfusion en urgence grâce à l’échographie.
- Ne pas oublier du matériel sur place.
Le tout avec un outil diagnostic plus utilisé qu’en temps de paix.
Le Médecin Pierre Cartoire -urgentiste au CHU de Bordeaux- explique que « dans ces situations-là, l’appareil d’échographie va permettre d’identifier au lit du malade en quelques minutes la cause… Et permettre de commencer le traitement au plus vite ! »
2 – Former le plus grand nombre
L’urgentiste poursuit : « On va entrainer des personnes qui n’ont pas l’habitude à l’utilisation de cet outil (une sonde échographique ndlr) dans un temps très restreint… Puisque l’objectif, c’est de former beaucoup de personnes en très peu de temps pour que tout le monde soit efficace avec cet outil et qu’on maximise le nombre de vies sauvées« .
3 – Former des formateurs pour créer un centre de formation
Le troisième objectif de cette formation porte sur le long terme. En effet le Professeur Pitti précise que « nous sommes en train de former des formateurs« . L’objectif ultime de cette formation est de pouvoir créer un centre de formation à la médecine de guerre. Ce centre doit ouvrir ses portes fin juin. Situé à Lviv en Ukraine, il sera destiné aux professionnels de santé.