Le 11 janvier 2022, Emmanuel Macron annonce une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose. Pour certains, c’est un premier pas qui ne semble pas pour autant être suffisant. Notre laboratoire de réparation de sondes échographiques a voulu en savoir plus.
Sensibilisation… et formation !
Le médecin radiologue, fondateur et responsable du centre de l’endométriose du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph, Erick Petit explique que l’amélioration de la prise en charge de l’endométriose passe par deux étapes :
Sensibilisation
« il faut d’abord renforcer la sensibilisation globale de la population sur la notion d’endométriose, qui est une maladie très fréquente » explique-t-il. La stratégie nationale annoncée par le Président de la République va donc dans le bon sens.
Formation
En revanche, selon Erick Petit, la lutte contre cette pathologie repose sur un second pilier vis-à-vis duquel beaucoup de choses restent à faire. Il s’agit de la formation des professionnels de l’imagerie médicale. « Il faut renforcer la formation des professionnels de santé, dont la quasi-totalité ne connaissent pas la maladie ! » déclare-t-il. Et il va même plus loin : « j’ai vu des radiologues venir à mes sessions de formation, en disant : « je suis obligé de venir, parce que mes patientes viennent et me demandent si elles ont de l’endométriose, mais je ne sais pas comment faire ». Ils sont poussés par les patientes à devoir se former. On en parle aussi dans les médias. Il y a eu des manifestations, notamment l’Endomarch, dans cinquante capitales mondiales, où des patientes ont défilé en disant : « je souffre et je ne suis pas folle ». C’est étonnant, on ne voit pas ça souvent pour une maladie » .
Identification : échographie vs IRM
En cas de suspicion : « le premier examen de référence, c’est l’échographie endovaginale. Elle se fait à l’aide d’une sonde introduite dans le vagin. Mais il faut avoir à faire à des radiologues spécialisés, experts dans cette technique et dans la maladie de l’endométriose, et ils sont très rares… Avec l’échographie experte, on trouve l’endométriose que l’on pourrait ne pas voir en IRM. C’est pour cela qu’il y a une errance diagnostique importante, parce qu’un certain nombre de radiologues font confiance à cet outil, l’IRM, mais ils l’interprètent à défaut avec de nombreux faux négatifs. Le problème, c’est qu’on est très peu d’experts en échographie endovaginale. Elle a été validée, sur le plan scientifique, avec de nombreuses études, mais j’insiste vraiment là-dessus : le nombre d’experts en endométriose et en écho endovaginale est très limité. ».
L’endométriose en chiffres
L’endométriose reste à ce jour une pathologie encore mal-connue, mal diagnostiquée et donc mal soignée.
- 190 millions de femmes à travers le monde en souffre.
- 70% de femmes souffrent de douleurs chroniques invalidantes, liées à l’endométriose.
- 40% des femmes atteintes sont infertiles.
- Il faut en moyenne 7 à 10 ans avant qu’un diagnostic
Depuis 2020 l’endométriose est au programme des étudiants en médecine : une note d’espoir !