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L'échographie dans tous ses états

Sondes échographiques en médecine générale : pour ou contre ?

By 16 février 2024No Comments
sondes échographiques

sondes échographiquesPrécédemment dans notre page « actualités » , notre laboratoire de réparation de sondes échographiques mettait en lumière un livre sur les dangers de l’échographie prénatale. En conclusion de cet article, nous écrivions que « d’autres sujets font en ce moment débat au sein des professionnels de santé » vis-à-vis des sondes échographiques. C’est notamment le cas de l’usage des sondes échographiques en médecine générale. En effet, tandis que certains sont pour l’usage de l’échographie en médecine générale, certains professionnels de santé partagent une opinion plus mesurée… Enfin d’autres sont contre !
Ces différentes positions s’expliquent en partie à cause du coût, mais aussi des délais d’attente pour une échographie. Par ailleurs des contre-exemples existent aussi à l’international.

Les trois positions

Que faut-il penser de l’échographique en médecine générale ? A cette question, trois positions se dégagent. Il y a les « pro », les « mesurés » et les « réticents ».

1 – « Il y a un combat à mener »

Du côté des pro-échographie en médecine générale se trouve le docteur Parmentier de la Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG). Dans un article de medi-sphere.be, il déclare : « il y a un combat à mener pour qu’il y ait une reconnaissance comme au grand-duché de Luxembourg, en France, en Allemagne où des codes sont prévus pour les échos cliniques. Cela permettrait de réduire les coûts pour la sécurité sociale et les soins de santé si l’examen est bien effectué évidemment. Cela diminue aussi les phénomènes d’irradiation pour le patient » .
Dans un tout autre domaine, les kinésithérapeutes se sont déjà prononcés en faveur de l’usage des sondes échographiques dans leurs cabinets.
Enfin, des pour, on retrouve le Centre Francophone de Formation en Echographie. Selon le CFFE : une sonde échographique est un « formidable outil » pour les médecins généralistes . Un outil à utiliser dans leurs consultations au quotidien. Au point même de faire des sondes échographiques, le stéthoscope du futur !

2 – Réfléchir avant d’agir

Comme évoqué, certains professionnels de santé ont une position plus mesurée. Ceci afin d’éviter les abus ! Le docteur Nys de l’association EBECHO explique qu’un protocole doit être mis en place afin de savoir : « quand en faire ou pas… Ma consultation n’est pas faite pour faire de l’échographie en urgence à la place de l’hôpital. Ce n’est pas le but ni notre rôle. C’est un complément à notre diagnostic » .

3- Du côté des contres

Enfin, du côté des contres, il y a les radiologues qui se disent « réticents«  à l’usage des sondes échographiques par des médecins généralistes.

Combien ça coûte ?

Se pose également la question du prix de la consultation et de sa prise en charge. Sur ces points le docteur Parmentier déclare : « le coût ne doit pas nécessairement être plus élevé. Beaucoup de pays y ont déjà réfléchi. Ils ont mis des gardes fous. Ne réinventons pas la roue » . Il souligne en plus le prix de l’installation qui « peut varier fortement entre 12.000 à 25.000 euros » .

La situation en Belgique et en France

Le docteur Parmentier met également en avant les délais d’attente trop longs pour obtenir une échographie en Belgique. Pour rappel, les délais d’attente pour une échographie en France sont aussi jugés trop longs. Une situation qui date déjà depuis plusieurs années.
« Il faut plus d’un mois dans certaines régions du pays pour disposer d’un examen. Le délai se réduit si on paie plus dans des centres privés, cela ne va pas. Mais il faut connaitre les limites du POCUS («point-of-care ultrasonography»): Si un patient vient et me demande une échographie du foie sans examen ou anamnèse, je ne le ferai pas…mais la demande existe. Il faut évidemment éviter que les généralistes fassent des échographies « à tour de bras » sans question clinique et formation adaptée. Ce serait tout à fait contre-productif et exposerait à un risque de surdiagnotic et de surtraitement. L’Organisation Mondiale des Médecins Généralistes (wonca) est très claire là-dessus » .

Québec : le contre-exemple !

Le docteur Nys, qui prône la création d’un protocole, veut éviter des dérives du système.
Cette position nous fait penser à ce qu’a pu vivre le Québec à partir de 2017. En effet, à l’époque le pays voulait faire passer le délais d’attente pour une échographie de 5 semaines à moins de 2 semaines. Pour cela, à partir du 1er janvier 2017,  n’importe quel examen faisant appel à une sonde échographique a été pris en charge par l’Etat. Mais cette décision a eu l’effet inverse. Les délais d’attente sont ainsi passés à 11 semaines en très peu de temps. Le budget alloué à ces examens en hausse de 30% avait également explosé. Le remède étant pire que le mal : notre laboratoire expert en réparation de sondes échographiques avait d’ailleurs consacré plusieurs articles sur cette crise entre 2017 et 2019.